• Mme Taconcierge et les FA 18

     

    Une nouvelle histoire de Mme Taconcierge

     

     AVERTISSEMENT : Cette histoire est purement fictive, tirée de l'actualité et arrangé par votre servante. Elle sort de mon imagination délirante. Si toutefois des personnes devaient se sentir concernées, je leur présente mes excuses. Bonne lecture

    Mme Taconcierge et les FA 18

     

    Notre amie fait de temps en temps des extras au mess de l'aéroport.

    Elle va travailler quelques heures à la cantine de l'armée de l'air. Pas question pour elle de traîner, les activités des semaines à venir vont être très soutenues. Autant dans le ciel valaisan que sur la piste. Et forcément au mess, il va y avoir du boulot.

    Ce matin elle a passé le portail du check-point à 6 h 45. Secondé par la jeune Véro, elles ont mis en place les denrées dans les frigos. Elles ont réceptionnés le pain et autres marchandises pour la journée. Il est environ 7 h 20 quand tout est en place, les machines à café sont allumées depuis un moment déjà. Elles papotent un instant avant l'arrivée des pilotes et autres ouvriers de la base. Mme Taconcierge a vite fait de repérer les gradés en visite, leur veste est recouverte de distinctions. Et généralement c'est ceux-là qui laissent de gros pourboires.

    A 7 h 30, une marrée humaine fait son entrée dans le DSR. Les gens de la maintenance se mêlent aux instructeurs, ceux de la tour de contrôle sont là aussi pour quelques minutes de détente avant le début des manœuvres. Albert, dit Bébert joue au guide.

    - Please Messieurs...allez les mecs par ici !

    Bébert s'approche du bar et lance à l'intention des deux serveuses, un...

    - Salut les poulettes !

    Véro et Mme Taconcierge lui rendent son bonjour.

    - Un renversé, pas versé, s'il vous plait, Mam'zelle Véro, comme d'habitude

    Mme Taconcierge remarque un personnage qui visiblement n'est pas un habitué. Elle s'avance vers lui avec son plus beau sourire :

    - Bonjour Môsieur, un café ?

    - Yes hello I have a coffee, miss.

    Mme Taconcierge se sent pousser des ailes. Elle rougit légèrement et se croit obligée de corriger...

    - Non, non Monsieur je ne suis pas une Miss. Mme Taconcierge, pour vous servir.

    - What M'dam ?

    Avant qu'un dialogue de sourd ne s'engage, Bébert a tôt fait de rompre le charme.

    - Ne fais pas tant de manières ma belle, sers-lui un café.

    - Mais enfin Bébert y avait méprise, ce monsieur me prend pour une Miss !

    - Mais non miss, c'est pareil que mademoiselle.

    - Ah bon c'est comme il veut, je veux bien être la reine d'Angleterre ! - Chut, voyons taisez-vous malheureuse, n'insultez pas la couronne, c'est un Anglais

    Le descendant des As de l'aviation anglaise, essaie de comprendre la conversation et continue de répéter...

    - What, what ?

    Excédée et surtout vexée, Mme Taconcierge fini par se retourner vers l'étanger et lui rétorque :

    - Ouate, Ouate...vous vous croyez à la Migros. Allez avancez, vous avez besoin d'un radar ou bien ?

    Bébert lui jette un regard de reproche et prend le bras du pilote de la RAF et l'entraine en direction de la salle. Les viennent ensuite se suivent et tous utilisent plus ou moins la même phrase...

    - Hello miss...one sandwich, Hello miss please one café, et des thank you miss, thank miss...etc.

    A cette heure-ci c'est la queue, la pile de croissants a déjà disparu. Il reste des tranches de pain, du fromage et du jambon. Les pommes et les poires font le bonheur de certaines poches. Ils ont de sacrés estomacs ses gars là, pense Mme Taconcierge.

    Une sirène rompt l’ambiance décontractée et en un instant c'est le branlebas de combat. Tout le monde se lève et se dirige vers la sortie. Véro fait de l'ironie et dit tout haut :

    - Ça y est c'est parti mon kiki, tous à la guerre ! Et nous on aura la paix un moment.

    Une demi-heure plus tard, le premier vrombissement d'un moteur fait vibrer le sol et les verres se mettent à greloter sur les étagères. Les serveuses ont un moment de répit et comme dit Mme Taconcierge :

    - Pendant qu'ils s'envoient en l'air nous on respire !

    - Tu parles qu'on respire, tu veux dire qu'on étouffe, sa pue bon le kérosène ! Et impossible de sortir d'ici sans Pamir.

    - Oui mais ils sont beaux ces F-A 18, ce n'est pas comme à l'époque des " Vampires " tout de même ! Regardez regardez, ils décollent... woua magnifique ! Avec le soleil c'est un vrai spectacle. Regardez la terrasse du restaurant là-bas chez les civils. Elle est complètement envahie par les admirateurs et les photographes ! Trop beau...

    Le nez en l'air derrière la vitre de l'établissement, Mme Taconcierge se pâme et doit s'asseoir pour contenir son exaltation.

    - Ma pauvre, poursuit Véro. Tu n'y connais rien, il s'agit de F-15 cette fois-ci. C'est l'escadrille de milice qui est là. Y’a même des Anglais en observateur !

    Son regard résolument tourné vers le ciel, Mme Taconcierge montre de l'agacement.

    - Ah ça, je suis au courant qu'il y a des Anglais ! Tu sais Véro, bientôt on va voir arriver les Suédois avec leur Gripen.

    - Ah oui j'en ai entendu parler du Gripen. Ceux là, ne vont peut-être pas faire de bruit, j'ai entendu dire qu'ils étaient en carton, hihihi...

    - Ma pauvre Véro, tu crois vraiment n'importe quoi. Ne te fais pas plus idiote que tu ne l'es !

    Véro a été placée dans cet établissement par l'office du chômage. C'est d'autant plus difficile pour elle qui est farouchement opposée à l'armée. Elle décide de jouer le tout pour le tout afin de rallier Mme Taconcierge à sa cause. Elle pense toucher la sensibilité de sa partenaire. Elle est têtue et poursuit son raisonnement...

    - Mais js'ai pas moi et je m'en fous qu'ils soient en carton ou tôle. Je sais qu'ils vont nous coûter bonbons, les nouveaux jouets de l'armée  Suisse. De plus ils nous empoisonnent avec leur engins c'est tout. Par exemple moi... je préfère ne pas avoir congé en période d'entraînements. Impossible de faire une grasse matinée et ce n'est pas mieux l'après-midi. Le ballet recommence à treize heures trente,  pas question de faire une sieste. Si tu vois ce que j’veux dire !

     - Ouais, je vois, toi tu fais partie des gens qui veulent le beurre, l'argent du beurre et la crémière ! Tu veux bien dépendre de l'armée pour ton job à l'aéroport par contre tu ne veux pas d'avion dans ton jardin.

    - Bof... si j'ai pas de boulot ici, jv'ais en face chez les civiles et voilà tout.

     - Ma chère, perso je crois savoir que les seules activités civiles ne suffiraient pas économiquement à maintenir un aéroport dans notre canton. Donc, pas de boulot ! Tu peux ajouter pauvre égoïste, tout le personnel terrestre de la base. Toute la maintenance, du plus jeune apprenti au mécano en passant par le personnel d'entretien, etc. etc.

    Véro ne partage décidément pas les arguments de notre inconditionnelle de l'armée de l'air.

     - M'enfin Mme Taconcierge, tu ne te rends pas compte des nuisances. Dans les écoles les professeurs doivent interrompre les cours à chaque passage d'un avion. Sans parler de l'hôpital, ils passent juste au-dessus de la tête des malades. Et pour les touristes, tu parles de belles vacances bucoliques !

    - Ok j'admets que sa génère des problèmes, mais alors où voudrais-tu  qu'ils s'entraînent nos pilotes ? Ils vont déjà régulièrement se balader en Italie et en Belgique. Pour moi c'est, refiler la patate chaude à d'autres ! Ces pilotes sont nos anges gardiens, ils nous protègent contre d'éventuels envahisseurs et contre le terrorisme et vous ne me ferez pas changer d'avis.

      Un ange passe...

    - Mme Taconcierge, tu connais l'aventure de Mme Pétrifiovitsh et de son fils, le petit Fragilitsh, n'est-ce pas ?

    - Oui et non, je sais que ce sont des réfugiés Bosniaques et alors ?

    - Et bien permets que je te raconte... Le père a été tué en Bosnie, sous leurs yeux et c'est après moult péripéties qu'ils sont arrivés chez nous en Valais. Un matin, ils se sont éveillés, tout les deux avec le bruit des avions. Le gamin s'est mit à hurler, la mère qui ne comprenait pas non plus, paniquée elle a prit son rejeton de trois ans sous le bras et alla se réfugier au sous-sol de l'immeuble.

    -  Non mais c'est terrible, elle est vraie cette histoire ?

    - Véridique ma chère. Ça n'est que plusieurs heures plus tard qu'ils ont été découverts par un habitant de l'immeuble. Prostrés dans le couloir sombre et humide, complètement choqués. Une ambulance les a conduits à l'hôpital.

    Les yeux rivés vers le ciel scrutant le moindre mouvement des McDonnell Doublas, Mme Taconcierge répond sur un ton détaché...

    - Oh là là les pauvres !

    - Tu peux le dire... avec le temps ils s'habituent, mais le gosse frémit à chaque fois que des exercices ont lieu. Malgré lui, la peur refait surface. Tu penses toujours que c'est super les vols de l'armée en Valais ?

    Après quelque instant, Mme Taconcierge laisse échapper un grand soupir et fini par se tourner vers sa camarade pour lui dire :

    - Ma chère, tu n'arriveras pas à casser mon plaisir. Ton histoire est triste mais, reste exceptionnelle. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs.

    - Ouai bon peine inutile, tu ne changeras pas d'avis. Perso je retourne au boulot et avec les pieds sur terre. Les rêves de beaux avions et de beaux pilotes, je te les laisse c'est de ton âge ma vieille !

    - T'as raison Véro, au boulot ils vont arriver tout à l'heure affamés nos héros. Va falloir qu'ils marchent droit sinon, ils vont faire connaissance avec la "Miss " de service !

    Marion 15.10.2012

     

    PS : Les "Gripens" ont fait une démonstration sur la piste de la ville de Sion.  Tout sur l'aviation vers le lien ci-dessous.

    Forces aériennes suisse

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